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Corriger un texte


Objectifs, étapes, enrichir, remplacer, corriger, relire...

I - Enjeux et objectifs

"Corriger son texte" signifie :

Vérifier, améliorer et enrichir le premier jet d’un texte rédigé au brouillon.

Corriger son texte sert à :

* Vérifier que le contenu de son texte n’est pas hors sujet.
* Améliorer et enrichir le contenu de la rédaction.
* Corriger les erreurs grammaticales, lexicales ou stylistiques.
* Rendre une copie agréable à lire.


II - Procéder par étapes

1 - Vérifier

* Pour éviter le hors-sujet :

Reprendre les mots-clés du sujet traité et s’assurer que chaque paragraphe rédigé au brouillon s’y rapporte.

* Pour s’assurer de la cohérence du texte :

Vérifier qu’il contient bien une introduction, plusieurs thèmes développés sous forme de paragraphes et une conclusion.

* Pour s’assurer du respect de la situation d’énonciation :

Vérifier que l’emploi des pronoms personnels spécifiques, les temps utilisés, et le point de vue adopté correspondent à l’exercice demandé.

2 - Enrichir

* Définir le cadre et les circonstances de l’action en les décrivant précisément.

* Pour marquer les étapes chronologiques : insérer des connecteurs logiques (mots de liaisons) en début de paragraphe (d’abord, ensuite, enfin, d’une part, d’autre part, en effet, de plus, en outre, si..., alors, donc, cependant, pourtant, néanmoins, par contre, en revanche, mais, or, donc, en bref, en définitive, en conclusion, enfin, tantôt.)

* Développer les sentiments, les pensées, les raisonnements des personnages.

* Pour transmettre au lecteur sa propre manière de voir, penser à développer les thèmes traités en utilisant la métaphore ou la comparaison.


3 - Remplacer

Trouver de nouveaux mots pour éviter les répétitions.

* Être particulièrement vigilant sur la façon de désigner les personnages : on peut éviter l’accumulation de "il" en lui substituant des reprises nominales comme "le jeune homme", "le garçon", "celui-ci "...

* Utiliser un vocabulaire précis et varié : "maison" peut devenir "palais", "demeure", "chaumière", "immeuble", "résidence", "habitation"...

* Chercher s’il est possible de remplacer la locution "il y a", le nom "chose", les verbes "être" et "avoir" par des phrases plus précises ou par des descriptions.

4 - Corriger

* La ponctuation

- S’attacher à la ponctuation et jouer avec pour exprimer les sentiments : le point et le point d’exclamation n’ont pas la même valeur...
- Penser à la ponctuation spécifique des dialogues (tirets, guillemets).

* L’orthographe

- Utiliser un dictionnaire pour corriger l’orthographe des mots sur lesquels on hésite.
- Vérifier les accords en s’interrogeant tout particulièrement sur les rapports sujet/verbe, nom/adjectif, participe passé/auxiliaire.

* La grammaire et la conjugaison

- Contrôler l’emploi des temps et le système de concordance. En cas de doute, vérifier dans une grammaire ou dans un tableau de conjugaison.
- Favoriser les phrases verbales qui ne nécessitent qu’un verbe principal par phrase.
- Manier avec prudence les phrases complexes (composées de plusieurs propositions) car elles sont souvent sources d’erreurs.

5 - Relire

Relire attentivement le texte corrigé deux fois :

* Une première fois pour vérifier que toutes les phrases du récit sont maintenant cohérentes et s’enchaînent agréablement.

* Une deuxième fois pour chasser les fautes d’orthographe et de grammaire qui y seraient restées.

6 - Mettre au propre

Recopier enfin le travail en cherchant à avoir une écriture lisible et en soignant la présentation.

* Rédiger un paragraphe pour chaque étape en l’introduisant par un retrait (alinéa).

* Penser à retourner à la ligne (sans alinéa) quand le sujet de la nouvelle phrase n’a pas encore été introduit.

* On peut aérer la lecture en sautant des lignes entre chaque étape.


III - Trucs et astuces

Pour organiser son travail au brouillon :

* Mise en page :

- Écrire une ligne sur deux pour laisser la place de pouvoir corriger en dessous
OU
- Couper la page en créant une marge au centre pour écrire d’un côté et corriger en face.

* Écrire d’une couleur pour la rédaction initiale puis changer de couleur à chaque correction apportée pour visualiser rapidement l’état d’avancement du brouillon.

Pour relire :

* Lire à voix haute (pour les devoirs à faire à la maison) aide à se corriger.

* Si la correction se fait pendant l’élaboration de l’exercice, il vaut mieux laisser un peu de temps s’écouler avant la relecture : la distance rend plus apte à juger de la qualité de son texte.


IV - Exemple


Sujet

"Deux enfants patinent sur un lac. Racontez."

Ce qu’il faut comprendre

* Qui ? Quoi ?

- Les "Deux enfants" doivent être les personnages centraux du récit.

- À quelle personne doit se faire la narration ?

1ère ou 3e personne peuvent être utilisées mais l’emploi de la 3e personne est le plus évident (et le plus facile).

- Doit-on raconter une histoire fictive ou réele ?

Les deux solutions peuvent être envisagées si l’on considère le sujet mais peut-être les leçons abordées en classe permettent de privilégier l’un des deux traitements.

* Où ? Quand ?

- Dans quel(s) lieu(x) se situe l’histoire ?

"...sur un lac" : au bord et sur un lac, donc dans la nature.

- Dans quel univers temporel doit-on inscrire l’histoire ?

De l’Antiquité au Futur le plus lointain, tout est envisageable mais le plus sûr, en s’assurant de respecter les attentes de l’enseignant, est de rester dans un temps contemporain (que l’on connaît bien).

* Comment ?

- À quel temps doit se faire la narration : passé, présent, futur ?

"...patinent" : le verbe est employé au présent, le temps de la narration est donc le présent.

Ce qu’il faut faire

Voici le premier jet de la rédaction d’un texte qu’il faut maintenant améliorer, corriger et développer. Nous y avons volontairement glissé beaucoup d’erreurs :

"Deux enfant était près d’un lac. Il faisait froid et la neige tombait. Il y avait une petite maison. Les enfant réparait leur patin. Les patins était cassés. Après les avoir réparé, les enfant partire faire du patin sur le lac."


* Vérifier

Si les réponses aux "qui ?", "quoi ?", "où ?" et "quand ?" correspondent aux impératifs de traitement du sujet, l’emploi du passé simple par contre, doit être remplacé par l’emploi du présent de l’indicatif.


* Enrichir

"Il y avait une petite maison." peut devenir :

- "Une petite maison se trouvait juste à côté du lac.",
- "Près du lac, une petite maison était nichée dans les sapins.",
- "On apercevait la silhouette d’une petite maison complètement recouverte par la neige"...

Qui ?

Faire du patin. Sont-ils des experts de ce sport, des débutants ? Les patins leur appartiennent-ils ?...

Quoi ?

Les deux enfants peuvent être décrits davantage : sont-ils jeunes tous les deux ? Est-ce un garçon et une fille ? Ont-ils des caractéristiques physiques particulières ? Les yeux bleus ? Les cheveux bouclés ? La jeune fille a-t-elle un grain de beauté sur la joue droite, juste au niveau de la fossette qui se dessine quand elle sourit ? Comment s’appellent-ils ? Sont-ils frère et sœur ? Habitent-ils les environs ?...

Quand ? et Où ?

On peut développer la notion climatique : est-ce un froid polaire ? Est-ce un hiver surprenant dans la région ? La neige tombe-t-elle depuis longtemps ? A-t-elle recouvert tout le paysage ?...
Dans quel décor se situe l’action ? Comment est le lac ? Petit ? S’étend-il loin derrière une forêt qui masque une partie de ses bords ? Est-il calme ? De nombreux autres enfants y patinent-ils ? De quoi se composent ses berges ?...
Comment est la maison ? Riche ? Misérable ? Habitée ? Complètement recouverte de neige ?...

Comment ?

Les enfants ont-ils transgressé l’interdit de leurs parents pour venir patiner sur le lac ? Ont-ils fait un pari ? Quel est l’enjeu de ce pari ?
Ou au contraire : Est-ce une habitude qu’ils ont de venir patiner là ? Est-ce systématiquement pendant les vacances de noël ? Dès qu’il neige ?...
Pourquoi les patins sont-ils cassés ? Comment ont-ils réussi à les réparer ?

* Remplacer

On peut remplacer "Les enfant réparait leur patin" par :

- "Les jeunes gens réparait leur patin",

ou en les caractérisant davantage :

- "Les deux adolescents réparait leur patin",
- "Paul et la petite Camille réparait leur patin"...

On peut encore enrichir le texte en précisant ; "Les enfant réparait leur patin. Les patins était cassés." se transforme en :

- "Ces derniers était cassés.",
- "Leur moyen de transport sur glace était cassés."...

ou plus simplement, pour éviter la répétition :

- "Ils était cassés"...


* Corriger

Pour cette phase, on se concentre uniquement sur l’orthographe et la grammaire. À ce stade, notre texte a beaucoup évolué, mais pour l’exercice, reprenons le texte d’origine pour en corriger l’orthographe et la grammaire puis, dans un second temps nous changerons le temps du récit pour employer le présent de l’indicatif :

"Deux enfant jouait sur un lac. Il faisait froid et la neige tombait. Il y avait une petite maison. Les enfant réparait leur patin. Les patins était cassés. Après les avoir réparé, les enfant partire faire du patin sur le lac."

Les enfants sont deux, le pluriel s’impose : "Deux enfants étaient près d’un lac." De la même manière on corrige :

"Les enfants réparaient leur patin"

"Les enfants partirent faire du patin sur le lac."

Les patins doivent eux aussi être accompagnés de la marque du pluriel :
"Les patins était cassés." devient "Les patins étaient cassés."

"Les enfants réparaient leur patin" réparaient-ils leur unique patin ou utilisaient-ils plusieurs patins pour patiner sur la glace ? Plus probablement deux, n’est-ce pas ? Alors "leurs patins" doit en ce cas s’écrire au pluriel.

Au présent de l’indicatif le texte devient :

"Les enfants sont près d’un lac"

"Les enfants réparent leurs patins"

"Les enfants partent faire du patin sur le lac"

Vérifions maintenant l’accord des participes passés, souvent sources d’erreurs :

"Les patins étaient cassés."

Il s’agit de l’auxiliaire "être", le participe passé s’accorde donc avec le sujet au genre masculin (puisque "patin" est du genre masculin) et au pluriel (puisque les patins sont deux). La terminaison de "cassés" est donc correcte.

"Après les avoir réparé"

"réparé" fait référence aux patins donc à un pluriel... mais on n’accorde pas le genre et le nombre d’un participe passé lié par l’auxiliaire.

"avoir"... sauf ? Sauf si le complément d’objet direct est placé avant l’auxiliaire ! Donc on se pose la question "Après avoir réparé quoi ?" la réponse est "les" qui fait référence aux patins... "les" étant placé avant l’auxiliaire ; "réparé" prend donc la marque du masculin pluriel :

"Après les avoir réparés"

Maintenant, le texte étant toujours au passé, il faut le mettre au présent pour répondre aux contraintes du sujet. Le texte corrigé devient donc :

"Deux enfants étaient sont près d’un lac. Il faisait fait froid et la neige tombait tombe. Il y avait a une petite maison. Les enfants réparaient réparent leurs patins. Les patins étaient sont cassés. Après les avoir réparés, les enfants partirent partent faire du patin sur le lac."

* Enfin relire puis mettre au propre son texte

Voici un exemple de ce que ce petit texte pourrait devenir.

"Après une marche qui leur semble interminable, Paul et Camille, âgés respectivement de neuf et cinq ans, arrivent enfin au bord lac, but de leur pénible randonnée. Le lac occupe le centre d’une immense clairière entourée d’une forêt de hêtres et de chênes centenaires. L’hiver est rigoureux en cette année 1995 : la neige qui tombe sans discontinuer depuis des jours a recouvert toute la campagne, alors que le froid a transformé l’eau en miroir de glace.
Nichée sous les branches les plus basses, une maisonnette abandonnée depuis longtemps par son architecte amateur, se dresse près du lac.

Paul et Camille ne semblent se préoccuper ni de la neige qui ne cesse de s’amasser ni du froid qui l’accompagne. Toute leur attention se porte sur la réparation apparemment hasardeuse et laborieuse de leurs patins à glace : ceux-ci se sont brisés lors de leur dernière expédition sur le lac gelé. Après plusieurs heures de travail, ils parviennent enfin à un résultat satisfaisant puisque l’objet de toute leur concentration est à nouveau apte à les faire tenir sur la glace.
Alors, Paul et Camille, chaussés de leurs patins réparés, s’élancent joyeusement sur la glace pour profiter une dernière fois de cette patinoire naturelle, avant de reprendre, dès le lendemain, le chemin de leur demeure, en plein cœur de la ville."

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